« Le Stress post-traumatique n'est pas une fatalité » Michel Lejoyeux
CADRE AVERTI
« Le Stress post-traumatique n'est pas une fatalité » Michel Lejoyeux
Publié le
La pandémie que nous vivons n’est pas sans conséquences sur notre santé physique et psychique. Cette semaine Cadre Averti interroge Michel Lejoyeux auteur de nombreuses publications scientifiques. Pour faire face à un quotidien de plus en plus lourd, le professeur de psychiatrie et d’addictologie à l’université de Paris nous donne des astuces simples à mettre en œuvre dans notre quotidien professionnel.
L’état de stress post-traumatique est un trouble anxieux sévère, qui se développe à la suite d’un événement ayant entraîné une détresse intense. Quelles sont les éléments dans la vie professionnelle qui peuvent déclencher cet état ?
Michel Lejoyeux – Au sens strict, le stress post-traumatique apparait après une situation dans laquelle la sécurité ou la vie d’une personne ont été menacées. L’exemple type est un accident ou une agression. Les situations de conflit ou de harcèlement plus chroniques provoquent des tensions mais pas des stress post-traumatiques au sens propre du terme.
Quels sont les symptômes d'un stress Post-traumatique ? Quels sont les troubles les plus communs depuis le début de la crise sanitaire ?
Michel Lejoyeux – Les signes du stress post-traumatique sont tout d’abord, la reviviscence du traumatisme, sous la forme de cauchemars de répétition, la présence de réactions de sursaut à la moindre surprise et l’évitement de tout ce qui rappelle le traumatisme. Depuis la crise sanitaire, les plus exposés au stress post-traumatique sont celles et ceux qui ont été directement contaminés ou encore les encore les soignants et les intervenants en première ligne auprès de la maladie.
Beaucoup de salariés ont peur de perdre leur emploi : comment vivre avec cette peur ?
Michel Lejoyeux – Nous vivons aujourd’hui avec des inquiétude permanentes et structurelles. Il y a des peurs économiques et des peurs sanitaires. Il faut se rappeler que la peur est une émotion, c’est-à-dire une réaction normale à une situation qui ne l’est pas. Tant qu’on ressent de la peur, c’est que notre esprit est actif et sur un mode défensif. Il n’y a donc pas de manière idéale de vivre avec la peur. Il y a une manière d’interpréter la peur non comme un symptôme, mais comme une réaction.
Vous dites que le stress post-traumatique n'est pas une fatalité, mais comment s’en sortir quand on ne sent pas bien ?
Michel Lejoyeux – L’urgence est de dépister un état de maladie fréquent et grave qui s’appelle la dépression. Dans ces cas-là coexistent une perte d’envie et de désir, un sentiment de culpabilité, un ralentissement, des troubles du sommeil et de l’appétit. Quand ces symptômes sont présents, il y a une indication à demander un avis médical. La dépression est en effet un état qui se traite. Dans les cas où l’on n’est pas exposé à une dépression ou à un stress post-traumatique classique, on peut réhabiter ses temps. Il faut trouver une manière de dépasser un passé traumatique, investir le présent malgré les dangers et de trouver pour le futur une relation à la fois optimiste et raisonnable.
Il y aurait quatre temps à la renaissance : comment s’articulent-ils ? Est-ce à la portée de tous ?
Michel Lejoyeux – L’articulation des temps de la renaissance n’est pas simple. C’est pour cela que j’ai proposé ce livre pour aider à réhabiter son temps. C’est évidemment à la portée de tous. Il faut pour cela ne pas raisonner en tout ou rien, mais mettre bout à bout quelques expériences ou pratiques qui rassurent et renforcent la résilience.
Est-ce qu’on peut aussi inventer des gestes barrières contre le stress ? Quels sont les exercices que l’on peut pratiquer au quotidien notamment en télétravail ?
Michel Lejoyeux – Je propose aux lecteurs de Cadre Averti deux exercices. Le premier est la rêverie. Il est en effet apparu que celles et ceux qui ont une aptitude à rêver et à se déconnecter résistent mieux. L’idée est donc de se ménager chaque jour un temps de déconnection, sans téléphone, sans ordinateur, en s’aidant éventuellement d’une musique ou d’une image. Un autre exercice consiste à rechercher un peu de nouveauté et à sortir d’une routine répétitive induite par la pandémie. Cela peut être un livre d’un nouveau genre, une musique d’un nouveau genre, un vêtement ou encore un aliment. Toutes ces petites nouveautés nous habituent aux grandes nouveautés imposées par la pandémie.
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