Quelles conséquences si je refuse une modification de ma rémunération ou une nouvelle clause dans mon contrat ?
Mon entreprise veut baisser les salaires de 20 % : suis-je obligé d'accepter ?
La modification du contrat de travail, notamment en ce qui concerne la rémunération, ne peut être imposée au salarié sans son accord, même en cas de difficultés économiques.
Si l’employeur envisage une réduction de salaire pour faire face à des difficultés financières, il doit notifier chaque salarié concerné par écrit. Cette notification précise un délai d’un mois pendant lequel le salarié peut refuser la modification proposée.
- Que se passe-t-il si je ne réponds pas ?
Sans réponse dans le délai imparti, le salarié est considéré comme ayant accepté la modification. - Que se passe-t-il si je refuse ?
L’employeur a alors deux options : - Renoncer à la mesure (de manière collective, pour tous les salariés concernés).
- Procéder au licenciement économique des salariés ayant refusé la modification.
En cas de licenciement économique, le salarié peut saisir le Conseil de Prud’hommes pour contester la réalité des difficultés économiques invoquées et faire valoir ses droits.
Mon employeur peut-il supprimer ma voiture de fonction pour faire des économies ?
Si la voiture de fonction constitue un avantage en nature – figurant sur la fiche de paie et utilisable à titre personnel –, elle est considérée comme un élément de salaire. Sa suppression nécessite donc l’accord du salarié.
En revanche, la voiture de service, utilisée uniquement pour l’exécution des missions professionnelles, peut être supprimée unilatéralement par l’employeur sans requérir l’accord du salarié.
Mon employeur veut imposer une clause de non-concurrence : suis-je obligé de l’accepter ?
Non, l’employeur ne peut pas modifier unilatéralement un contrat de travail en y ajoutant une clause de non-concurrence puisqu’il s’agit d’une contrainte supplémentaire et donc d’une modification d’un élément essentiel du contrat de travail.
En tout état de cause, la clause de non-concurrence doit répondre à plusieurs critères pour être valable :
- Justification légitime : L’employeur doit démontrer qu’elle protège un intérêt commercial précis.
- Proportionnalité : Elle doit être limitée en durée, en zone géographique et en secteur d’activité.
- Contrepartie financière : Sans compensation financière, la clause est nulle.
Une clause de non-concurrence imposée systématiquement à tous les salariés, indépendamment de leur poste, peut être contestée devant le Conseil de Prud’hommes.
Mon employeur peut-il modifier ma rémunération variable sans mon accord ?
Non. La rémunération, qu’elle soit fixe ou variable, est un élément essentiel du contrat de travail. Toute modification des critères de rémunération variable nécessite l’accord du salarié.
L’employeur ne peut pas modifier unilatéralement les règles de calcul du salaire variable, même si la rémunération fixe reste inchangée. Un tel changement pourrait être considéré comme une modification abusive du contrat de travail, pouvant être contestée en justice.
En résumé : ce qu’il faut retenir
- Toute modification d’un élément essentiel du contrat de travail, notamment la rémunération, nécessite l’accord du salarié.
- Un refus peut entraîner un licenciement économique, mais ce dernier peut être contesté.
- Les avantages en nature, comme la voiture de fonction étant des éléments de salaire, ne peuvent pas être supprimés unilatéralement.
- Une clause de non-concurrence ne peut être imposée sans raison valable et contrepartie financière.
- Les règles de calcul du salaire variable ne peuvent être modifiées unilatéralement.
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